Rodolphe Leroy - Hypnothérapeute à La Roche-sur-Yon, Vendée

Les étiquettes et les gens : entre stéréotypes et identité

Dans notre société, les étiquettes sont omniprésentes. Elles se trouvent partout, que ce soit dans les médias, sur les réseaux sociaux ou même dans nos conversations quotidiennes. Mais aussi et surtout dans l’éducation de nos enfants. Derrière ces appellations simples se cachent souvent des jugements, des stéréotypes, voire des malentendus. Ils peuvent influencer la manière dont nous percevons les autres et, plus encore, la manière dont nous nous percevons nous-mêmes. Cela peut engendrer des conséquences désastreuses sur l’estime de soi et la confiance en soi.

Les étiquettes peuvent êtres l’origine de croyances limitantes. Ces dernières peuvent devenir un vrai frein à l’épanouissement personnel. Lorsqu’on colle une étiquette à quelqu’un, celui-ci se retrouve classé, enfermé et il se retrouve sans aucune possibilité de changer. C’est une forme de violence relationnelle qui ne dit pas son nom ! En tant qu’hypnothérapeute en Vendée, j’accompagne régulièrement des personnes qui souffrent des étiquettes qu’on leur a collé dans le dos, parfois à leur insu.

La naissance des étiquettes

Les étiquettes naissent naturellement de notre besoin de catégoriser et de simplifier la réalité. Dès notre plus jeune âge, nous apprenons à classer les choses, que ce soit en identifiant des objets, des animaux ou des comportements. Dans le domaine social, ce mécanisme d’étiquetage permet de créer des repères et de faciliter la communication. Cependant, lorsqu’il s’agit d’êtres humains, cette simplification peut rapidement devenir réductrice.

Enfant, je me suis construit comme j’ai pu avec certaines étiquettes :

  • « Il est susceptible ! » (ce qui révélait un manque d’estime de moi-même)
  • « Il est colérique ! » (alors que je ne me sentais pas entendu)
  • « Il est rigide ! » (alors que j’avais connu à plusieurs reprise la blessure de trahison)
  • « Il est timide » (alors que je manquais de confiance en moi)
  • « C’est un enfant en difficulté » (ben ouai, normal en fait, vu toutes les étiquettes qu’on lui a collé…)
Enfant en colère car montré du doigt avec les étiquettes qu'on lui colle dessus.

Peut-être pouvez-vous imaginer les conséquences dans mes relations ?

Selon moi, les étiquettes sont un aveu d’impuissance pour celui qui les colle. La bienveillance devrait être le moteur de toute relation ! C’est à dire regarder au-delà des apparences et tenter de comprendre la façon dont la personne se comporte (le comporte-ment).

Les dangers des stéréotypes

Les étiquettes associées aux personnes vont souvent au-delà d’une simple description. Elles peuvent être portées par des préjugés ou des stéréotypes qui limitent la complexité d’une personnalité. Par exemple, qualifier quelqu’un de « timide » ou de « réservé » peut être réducteur si l’on ne considère que cet aspect de son comportement. Ces étiquettes peuvent influencer la façon dont une personne est traitée dans sa vie professionnelle, sociale ou même familiale.

Les stéréotypes basés sur le genre, l’origine ethnique, la classe sociale ou encore l’orientation sexuelle restent malheureusement très répandus. Un homme sensible et doux peut-être étiqueté d’homosexuel par exemple. Ils créent des barrières qui entravent la compréhension mutuelle et renforcent parfois des inégalités. La répercussion de ces étiquettes se manifeste par une auto-censure ou, pire, une réticence à prendre des risques, freinant ainsi l’épanouissement personnel.

Impact des étiquettes sur l’identité personnelle

Image d'une personne qui tient un téléphone portable en main sur lequel est inscrit : soit la différence.

Les étiquettes ne définissent pas uniquement la perception que les autres ont de nous, mais elles influencent également notre identité personnelle. Lorsqu’une personne se voit attribuer une étiquette, elle peut finir par intérioriser ce regard extérieur. Ce phénomène, appelé « prophétie auto-réalisatrice », est particulièrement préoccupant dans le cadre de l’éducation ou du milieu professionnel. Par exemple, un élève constamment qualifié de « mauvais élève » peut finir par croire en cette image. En conséquence, il peut abandonner ses efforts, alors qu’il possède bel et bien un potentiel non exploré.

Bloc de citation qui explique ce qu'est la prophétie autoréalisatrice.

Il est donc essentiel de remettre en question ces étiquettes et de favoriser une approche plus nuancée de l’individualité. Reconnaître la complexité de chaque personne implique de dépasser la simple catégorisation. Il est donc important d’accueillir la multiplicité des facettes qui composent une identité.

Les compliments (étiquettes valorisantes) peuvent cacher quelque chose de beaucoup plus sournois :

  • « Tu es toujours très sage » (message caché : le toujours donne l’injonction de rester sage en toutes circonstances !)
  • « Tu es toujours bien apprêtée ma chérie, je t’aime ! » (message caché : soit toujours belle si tu veux que je continue à t’aimer !)

Mais aussi, nous pouvons nous auto-étiqueter pour justifier un comportement ou une difficulté pour mieux sans dédouaner :

« C’est normal que je rencontre des difficultés car je suis Haut Potentiel Intellectuel ! » (je suis au dessus de vous car j’ai des qualités que vous n’avez pas et c’est à vous de changer, pas à moi…)

Vers une approche plus inclusive

Pour contrer les effets négatifs des étiquettes, plusieurs pistes peuvent être envisagées :

  1. Prendre conscience de nos biais
    La première étape consiste à reconnaître que nous portons tous en nous des préjugés. En devenant conscients de ces biais, nous pouvons commencer à les déconstruire et à adopter une vision plus ouverte et bienveillante envers autrui.
  2. Favoriser l’écoute active
    Au lieu de se fier à une étiquette ou à un stéréotype, il est important d’écouter et de comprendre les expériences et les histoires individuelles. Chaque personne possède un vécu unique qui mérite d’être entendu.
  3. Promouvoir l’éducation et le dialogue
    L’éducation joue un rôle clé dans la lutte contre les stéréotypes. En intégrant des discussions sur la diversité, l’inclusion et la complexité des identités dans les programmes scolaires et professionnels, nous pouvons contribuer à une société plus tolérante.
  4. Encourager l’expression de soi
    Offrir aux individus la liberté d’exprimer qui ils sont réellement, sans être confinés par des étiquettes préétablies, est crucial. Cela passe par la valorisation de l’authenticité et la reconnaissance que la richesse de la diversité humaine ne peut être réduite à quelques mots simples.

Conclusion

Les étiquettes, bien qu’utiles pour organiser notre monde, peuvent devenir des instruments de limitation lorsqu’elles sont utilisées sans discernement. Il est de notre responsabilité de remettre en question ces catégorisations simplistes et de promouvoir une approche plus inclusive et nuancée de l’individualité. En valorisant l’écoute, l’éducation et le dialogue, nous pourrons espérer dépasser les stéréotypes pour mieux apprécier la richesse et la complexité de chaque être humain. C’est cette motivation qui m’anime dans le cadre de mes accompagnements. C’est aussi pour cela que j’aime une formation en communication bienveillante. A travers elle, je transmets des techniques d’hypnose conversationnelle pour soigner les maux par les mots.